samedi 16 octobre 2010

[Music] © Linda Lemay - Les deux hommes


Ils voulaient devenir parents, les deux hommes
Et ils se sont battus longtemps
Pour avoir droit tout simplement, les deux hommes
Les deux têtus, les deux amants
À une famille... alors ils ont
Adopté un joli poupon

Ils sont enfin devenus papas, les deux hommes
Et comme tous les papas sérieux
Ils se sont creusé malgré eux, les deux hommes
Des cernes mauves sous les yeux
À chercher la meilleure façon
De s'occuper d'leur nourrisson

Il n'aura pas eu de maman, le petit môme
N'aura tété que des biberons
N'aura pas connu ces seins blancs que l'on donne
À tant d'autres petits garçons
Dans ces maisons où ça s'querelle
Pour des raisons conventionnelles

Ils y arrivaient pas trop mal, les deux hommes
Les deux amoureux, les deux mâles,
Même s'il était clair dans la tête des deux pères
Qu'ils ne pouvaient pas se permettre
Les mêmes faiblesses que l'on pardonne
À tous les parents de la terre

Il aura grandit calmement le garçon
Jusqu'à cinq ans, jusqu'à l'école
Où bien sûr quelques garnements se moqueront
En le traitant de fils de folles
Et il en gardera des séquelles
Il reniera ses paternels

Ils étaient de braves parents, les deux hommes
Mais le monde étant c'qu'il est devenu
L'amour, ben c'est pas différent pour deux hommes
Souvent l'amour, ça en peut plus
Et ce fut l'cas d'cet amour-là
Les deux hommes ont baissé les bras

Un tel échec fait toujours mal, on n'veut pas
Se r'trouver monoparental
Mais quand tu t'fais appeler pédale et papa
Là t'es un homoparental
Pour les langues sales et les jugements
Les on l'savait qu'ça foutrait le camp

Ils feront tout pour consoler leur enfant
Leur adolescent partagé
Qui tentera bien de n'pas rêver d'sa maman
De sa peau tendre et satinée
Et d'son épaule comme une gouttière
Pour y déverser ses rivières

Ils seront toujours les parents, les deux hommes
De l'homme que leur fils deviendra
Et même s'ils n'entreront jamais dans les normes
S'ils auront été maladroits
Ils n'auront pas perdu le droit
D'être des hommes dignes et droits

Ils seront toujours des papas, les deux vieux
Et leur garçon s'en souviendra
Quand à son tour il embuera ses beaux yeux
En tenant un poupon dans ses bras
Et c'est à temps qu'il comprendra
Un petit peu mieux les deux hommes
Et c'est à temps qu'il reviendra
Avant que ses papas s'endorment

Linda Lemay - Album 'Les lettres rouges' - 2002

[Site officiel]

samedi 4 septembre 2010

[Ma vie] Lettre ouverte à ceux qui veulent me comprendre...

Serait ce l'heure d'une énième (et certainement trop nombreuse) remise en questions? Chercher à faire le point et mettre les choses au clair?

A l'heure actuelle où j'en suis?! Qui je suis?!

Homosexuel, approchant de la trentaine, chômeur de très longue durée, célibataire 'endurcit', drogué, locataire, solitaire. Je perds petit à petit chacun de mes rêves et mes envies. Le goût et les désirs de la vie s'estompent peu à peu. Je baisse les bras et n'ai plus le désir de les relevés.

Une seule et unique chose me tient encore debout, me fait avancer à vivre le lendemain... mais ce rêve, le tout premier de mon enfance est désormais sur le fil du rasoir. Il chancelle mais tient bon pour le moment. Mais tiendras t'il encore longtemps? Des doutes se sont installés confortablement et ce gout pour la vie qui dépérit l'entame un peu plus!

Ce ne sont vraiment plus que mes parents et certains de mes frères qui se soucient de moi, me soutiennent (pour l'autre la disparition complète de sa famille ne laissera aucune trace en moi, ils sont déjà mort)... mais au final leurs efforts sont vain. Je n'ai plus vraiment d'attaches par ces liens du sang assez forte pour qu'elles aient un poid conséquent sur moi. Même eux je m'en préoccupe à peine malgré leurs problèmes important...

Et que dires de mes amis (les vrai) qui tentent tant bien que mal de m'épauler alors que la charge de leur problèmes atteignent des sommets pour certains...malgré cela ils sont là, mais ne savent quoi faire. Si t'en est qu'il y a quelques choses à faire... Eux aussi je finis par les repoussés, les délaissés. Sans doute préférant leur éviter ma présence vide, amorphe et détachée... sans joie imitée par un masque avec un rôle pseudo joyeux que certains décèlent... et que d'autres préfèrent sans doute faire semblant de ne pas le voir.

Me voilà donc dans un cercle vicieux... je me mords le bout de la queue et recommence le même cycle... au point de l'avoir intégré et de ne plus avoir l'envie et le courage d'en sortir... de m'en sortir... de le changer... de le quitter.

Les petits plaisir de la vie n'ont plus d'impact sur moi ou très moindre, a la limite de l'inutilité. Et les problèmes important qui s'annoncent ne font plus que quelques remous dans l'eau et leurs conséquences sans intérêt.

Je suis bloqué par ces émotions violente que je retiens, cette tristesse, cette haine et ses colères qui me rongent mais ne sortent plus, ne s'expriment plus, ne se vomissent plus. J'en perds la capacité à créer à partir de ces émotions. Un artiste sans inspiration, un homme sans buts.

Ici, je vis en enfer ! Je subis les joies et les bonheurs des autres et tente de survivre jusqu'à la délivrance, le générique de fin et ensuite le noir complet, SILENCE.

Même votre douleur et votre chagrin ne pèsent guère plus grand chose sur la balance de la décision?

Mais que quelques uns se rassurent, tomber une fois de plus ca me connais mais me relever semble être devenu un automatisme qui finit par s'enclencher à un moment pour aboutir généralement sur le même cercle vicieux ou sur un autre. Rarement sur une évolution bénéfique.

Mon esprit est embrouillé, et les mots sortent confus et sans doutes pas très compréhensible... on pourrait appeler ça le premier jet d'un texte qui ne restera sans doute que comme cela.

Pour finir, j'aimerais cependant m'excuser auprès de ces gens (mes amis, ma famille) qui tiennent à moi, vous savez je suis comme ca... je n'ai pas une vie intéressante pleine de nouveautés jour après jours, je ne suis pas très causant, pas très au téléphone ou aux sms pour prendre des nouvelles... ce n'est pas pour autant que je ne pense pas à vous. Je suis juste comme je suis oui, quelqu'un souvent distant, effacés, qui ne veut pas déranger. Qui a appris à vivre depuis de très nombreuses années, avec cette quelques fois pesante solitude que je recherche. Maintenant pour certains, ce principe ne doit pas être à sens unique (comme il ne doit pas l'être pour moi non plus je vous l'accorde), mais je comprend qu'au bout d'un moment on se lasse d'essayer, de tomber sur un mauvais jour pour moi (eux aussi trop nombreux)... je m'en excuse.

Sinon le contact se rompt et alors aucune des deux parties généralement ne veut faire le premier pas.

Au final, ce texte ne semble rien dire non? Mais au contraire il est un plutôt le reflet du chaos qu'il règne dans mon esprit, de ses pensées, de ces questions qui m'assaillent sans répits.

Ps: ce premier texte alors que je n'avais pas écrit depuis un très long moment est encourageant non? Enfin dans le sens où s'exprimer est une bonne chose.